|
|
| pêche pratique du silure - la bouée au cassant |
LA BOUEE AU CASSANT
Dans les années 80 sur la rivière Tarn, de nombreux pêcheurs de carnassiers prétendaient se faire casser par des brochets énormes. Avec la nouvelle technologie des matériels, ces mêmes pêcheurs avouent que ces énormes poissons mythiques n’étaient en réalité que des silures.
Les premiers d’une longue colonisation naturelle des eaux de l’hexagone. Alexandre LIACHENKO
Voici déjà une vingtaine d’années maintenant que je découvrais, avec quelques amis passionnés, la pêche moderne de la carpe dans le Tarn.
Le matériel était innovant, puissant, prêt à combattre des poissons de 20 kilos avec une technicité ultra précise qui nous motivait.
A cette époque pourtant, il m’arrivait de casser sur des poissons qui partaient au large sans espoir de retour.
Ce n’est que 3 ou 4 ans plus tard que nous avons réalisé qu’il ne s’agissait pas de carpes énormes, mais d’un nouvel intrus… le silure.
Preuve en était que les poissons-chats disparaissaient et quelques pêcheurs d'anguilles attrapaient de petits silures.
La confirmation
Lors d’une ballade en début de soirée sur les berges de ma rivière préférée, j'assistais à une scène hallucinante… |
|
 |
|
|
Un ragondin de taille modeste se faisait attaquer à plusieurs reprises par un très gros silure. Quelques centaines de mètres plus loin, c’était un cormoran qui faisait les frais de sa balade sur les poissons blancs !
Dès le lendemain, avec mes fidèles amis, nous décidions de pêcher « le gros matou».
L’apprentissage
Bien entendu, lors de ces débuts, nous avons tâtonné. Nous pêchions au posé avec des hameçons simples garnis de vers énormes : beaucoup de touches pour très peu de prises.
Nous avons alors amélioré notre tactique en créant des montages légèrement décollés, ce qui nous a permis d’avoir quelques bons résultats, mais pas vraiment les monstres dont nous rêvions.
Faisant table rase de nos subtiles techniques destinées plutôt aux carpes, nous nous sommes engagés alors fermement sur la voie des « montages costauds » avec du matériel destiné pour la pêche en mer : cannes courtes de 2,70m à 3m, du nylon de 60 centièmes et de gros hameçons de 3/0 a 5/0.
La pêche à la bouteille
Dans les eaux très oxygénées, se trouvant derrière la chaussée, nous savions que les poissons blancs étaient nombreux.
Ce restaurant gastronomique à ciel ouvert ne pouvait qu’attirer aussi les carnassiers, donc nos «spécimens à moustaches »
Nous avons alors imaginé un montage flottant hors normes.
Ce montage (croquis 1) était constitué d’un nylon en 60/100 qui passait dans un émerillon fixé au bouchon d’une bouteille d’eau minérale.
Une grosse olive de 100 grammes stabilisait l’empile de deux mètres vers la couche d’eau inférieure et le montage se terminait par un tandem de deux hameçons 5/0 garnis de gros vers canadiens.
Par la suite, nous avons remplacé ce premier montage pour une brème ou un chevesne esché sur un hameçon triple de 3/0.
C’est à partir de cette étape que nous avons commencé à prendre des silures de 1, 50 à 1,80m. |
La réalité dépasse la fiction.
Puis un soir à la télévision, un film retraçait la pêche en mer du requin avec d’énormes morceaux de bovins pourvus d’hameçons gigantesques et reliés à des bidons de 200 litres. L’intérêt de cette tactique, certes un peu barbare, était dans le système d’auto-ferrage provoqué par les fûts.
Une fois que le poisson avait engamé le montage il ne pouvait plus se décrocher.
Nous décidions de remplacer notre « petit montage » avec une bouteille de cinq litres |
 |
|
Nouvelle tactique, nouveaux matériels
Quelques temps plus tard, des amis revenant d’Espagne nous narrèrent une nouvelle technique qui faisait fureur sur la retenue de Miquenenza : la pêche à la bouée.
Avec force de détails, nous avons ainsi conçu notre propre montage.
Une bouée pare-battage à bateaux, une cordelette de 6mm de 1m à 2 m solidement nouée à sa partie supérieure par un mousqueton pour y accrocher un fil cassant de 25/100 (nous augmenterons ce diamètre lorsque nous utiliserons de plus gros vifs).
Les cannes doivent répondre à des rushs très violents, donc elles font 3m maximum pour 200 à 500g de puissance.
Le choix des moulinets dépend des silures que vous chercherez. Sur des poissons de 2 mètres ou moins, les moulinets de surf casting sont performants, mais les produits les plus convoités sont Shimano Spheros, Big Baitrunner, Daïwa BG90, GA100 et pour les plus chanceux le magnifique Stella de Shimano « in - ca – ssa - ble !» mais hors de prix.
Concernant le corps de ligne, vous avez le choix entre la tresse de 45/100 type Power Pro ou du nylon en 80/100. |
|
|
En ce qui est du montage, il est très simple : un fort émerillon (disponible au rayon mer) un bas de ligne en tresse supportant 150 à 200kg car ceci permet de moins blesser le silure pendant le combat qu’une tresse fine et coupante.
L’avantage de la bouée est de pouvoir pêcher juste sous la surface. Pour améliorer le système, ajoutez une sorte de « caracas » réalisé avec un boîtier de pellicule contenant des petites chevrotines… bruiteuses… imparables !
Les zones de pêche, où et quand
La meilleure période est d’avril à novembre mais il est très rare d'avoir des touches de 9h à 17h. Reste une petite fourchette d'heures légales de pêche. Pour les meilleurs spots, il faut surveiller les bancs de poissons blancs sur les plateaux, bordures et sorties de fosses.
Observer et écouter l'eau c’est déjà 80% du temps de pêche.
En début et fin de jour, il vaut mieux prospecter les grands remous derrière les chaussés, barrages, moulins, piles de pont et parfois fosses plus de 10m.
La journée, il vaut mieux pêcher les zones oxygénées en plein courant et faire de grandes coulées, parfois jusqu'à 100m de long. Le but est de bien laisser travailler la bouteille voyageuse dans le courant, ceci sans la moindre traction, comme la truite au toc. |
| |
 |
|
Oui la truite au toc !
Quels que soient les moyens utilisés, nous sommes donc revenus aux bases essentielles de la pêche : offrir au poisson ce qu’il consomme ordinairement, se rapprochant le plus possible, quels que soient sa taille, sa puissance, son lieu de vie et ses habitus, une nourriture adaptée à ses besoins par une présentation naturelle…
Logique non !
Adaptation
Le silure est un poisson discret, solitaire, vivant dans les zones les plus profondes des milieux. C’est à tort qu’il est accusé d'être vorace puisque toutes les études prouvent que seule sa population explique une diminution corrélative de certains crustacés, amphibiens, mais surtout des brèmes dont il se nourrit principalement. C’est la raréfaction du brochet qui favorise l’implantation du silure. Cette dernière serait due au manque de frayères naturelles.
Un silure peut vivre une trentaine d’années.
Taille
Les mensurations du silure sont sans doute sa principale caractéristique puisque certains sujets dépassent les 5 mètres pour plus de 300 kilos.
A ce jour, les différents records de France sont enregistrés dans le Petit Rhône, vers St Gilles. Le premier vrai record de France fut enregistré en juillet 2000 avec un silure de 85 kg et 2.26m. Aujourd’hui cela serait entre 2.50m à 2.60m pour près de 110 kg.
Certains tuent le silure pour réduire sa population alors que l’on sait que rien ne sert de supprimer les chevesnes pour améliorer les populations de truites et que la mise à mort des perches soleil n’a jamais empêché leur prolifération…
|
 |
|
 |
 |
Les techniques de pêche |
|
La pêche des carnassiers |
 |
 |
 |
 |
Le guide pratique de la pêche et des poissons en Cévennes est une conception de Daniel RICOTTEAU et une réalisation de Daniel LAURENT
la reproduction des contenus de ce site est interdite sans l'autorisation du webmaster © SGDL
page légales |
|
