La pêche du silure : ce nouveau carnassier des eaux françaises
Depuis quelques décennies récentes, le silure glane (Silurus glanis) suscite de plus en plus d’intérêt chez les pêcheurs français. Ce poisson, originaire d’Europe centrale et orientale, a progressivement colonisé les rivières et plans d’eau de France, devenant aujourd’hui un acteur incontournable de la pêche sportive. Je vous propose de connaître l’histoire de son implantation, ses habitats privilégiés, les méthodes de pêche les plus efficaces et les raisons de son succès auprès des pêcheurs.

L’arrivée du silure en France : histoire d’une implantation récente
Le silure glane n’est pas un poisson autochtone dans la plupart des cours d’eau français.
Sa présence est relativement récente.
Son introduction remonte aux années 1970, lorsque des alevins ont été volontairement relâchés dans certains plans d’eau et rivières, notamment dans le bassin de la Saône et du Rhône.
L’objectif initial était de diversifier les espèces halieutiques et d’offrir de nouvelles opportunités de pêche sportive.

Au fil des ans, le silure s’est parfaitement adapté aux écosystèmes locaux.
Grâce à sa croissance rapide, sa longévité (jusqu’à 30 ans) et sa capacité à se reproduire efficacement, il a colonisé de nombreux bassins versants.

Aujourd’hui, on le retrouve dans la plupart des grands fleuves français tels que la Loire, la Seine, la Garonne, le Tarn, le Lot ou encore la Dordogne.
Sa présence s’étend aussi aux lacs et étangs, où il prospère dès lors que les conditions sont favorables.
Les records de france se succèdent.

Où pêcher le silure en France ?
Le silure affectionne particulièrement les grandes rivières lentes, profondes et riches en poissons fourrage. Les zones de confluence, les bras morts, les fosses, les piles de ponts et les embouchures de rivières sont autant d’endroits propices à sa présence. Les fleuves comme le Rhône, la Saône, la Seine, la Garonne ou encore la Loire sont réputés pour abriter de beaux spécimens, parfois de plus de deux mètres de long.

Les lacs de barrage et certains grands étangs offrent également d’excellentes opportunités. Dans ces milieux, le silure trouve refuge dans les zones profondes, les arbres immergés, les amas de branches et les structures artificielles.
Les pêcheurs expérimentés savent que la localisation du silure est la première étape vers la réussite, car ce poisson peut parcourir de longues distances à la recherche de nourriture, mais il affectionne aussi les postes où il se sent en sécurité.

Le silure : un prédateur redoutable.
Le silure glane est le plus grand poisson d’eau douce d’Europe. Il peut dépasser les 2,50 mètres et peser plus de 100 kg. Sa bouche largement fendue, ses longues moustaches (barbillons) et son corps puissant en font un prédateur redouté.
Il se nourrit principalement de poissons, mais il ne dédaigne pas les écrevisses, les mollusques, les oiseaux aquatiques, voire de petits mammifères tombés à l’eau.

Sa technique de chasse varie selon la taille et l’âge. Les jeunes silures chassent en bancs et s’attaquent à de petits poissons.
Les adultes, plus solitaires, privilégient l’affût et la chasse nocturne.
Leur ouïe et leur sensibilité aux vibrations leur permettent de détecter facilement leurs proies dans l’obscurité ou dans les eaux troubles.

Les meilleures techniques pour pêcher le silure.
La pêche du silure est une discipline exigeante qui nécessite du matériel robuste et des techniques adaptées.
Voici un tour d’horizon des méthodes les plus populaires :

1. La pêche au posé (ou pêche à la bouée)
C’est la technique la plus traditionnelle pour cibler les gros silures. Elle consiste à déposer un appât naturel (poisson mort, vif, morceau de calamar ou foie de volaille) sur le fond, maintenu en place par un plomb et une bouée ou un flotteur. Cette méthode permet de présenter l’appât dans les zones profondes ou encombrées, là où le silure aime se tenir. La touche est souvent brutale, et il faut être prêt à ferrer rapidement.

2. La pêche au leurre
De plus en plus de pêcheurs optent pour la pêche du silure aux leurres, notamment en bateau ou en float-tube. Les leurres souples de grande taille (shads, virgules, créatures) et les leurres durs (swimbaits, jerkbaits, cuillers ondulantes) sont très efficaces. Le « vertical jigging », qui consiste à animer un leurre juste sous la canne, est particulièrement redoutable pour débusquer les silures postés dans les fosses.

3. La pêche au fireball
Cette technique consiste à présenter un vif (ou un morceau de poisson) de manière naturelle, en le piquant sur une tête plombée spécifique (le fireball). Le pêcheur anime doucement son montage près du fond, ce qui attire l’attention des silures, notamment en période froide ou lorsque les poissons sont peu actifs.

4. La pêche au clonk
Le clonk est un outil traditionnel utilisé pour provoquer les silures en frappant la surface de l’eau et en produisant un bruit caractéristique. Cette vibration attire les poissons curieux, qui viennent alors inspecter l’appât suspendu sous le bateau. Cette pêche, très pratiquée sur le Rhône ou la Saône, offre des sensations fortes et des combats mémorables.

5. La pêche en float-tube ou en kayak
Pour explorer les zones inaccessibles du bord, de plus en plus de pêcheurs utilisent le float-tube ou le kayak. Ces embarcations permettent de se déplacer silencieusement et de pêcher au plus près des postes à silure. Les combats avec de gros poissons sont alors encore plus intenses, car le pêcheur est au ras de l’eau.

Le matériel adapté à la pêche du silure
La robustesse est le maître-mot. Canne puissante (2,50 à 3 mètres, puissance 200 à 400 g), moulinet à tambour large, tresse de 40 à 60/100, bas de ligne en fluorocarbone ou acier, hameçons forts de fer : chaque élément doit être dimensionné pour résister à la puissance de ce géant. Les combats peuvent durer de longues minutes, et il faut être prêt à faire face à des départs fulgurants et à la force du silure.

Pourquoi le silure séduit-il autant les pêcheurs ?
La pêche du silure attire de plus en plus d’adeptes pour plusieurs raisons. D’abord, c’est un poisson mythique, dont la taille et la force suscitent l’admiration. Ensuite, sa présence dans de nombreux cours d’eau facilite l’accès à sa pêche. Enfin, les sensations procurées lors des combats, la stratégie nécessaire pour le localiser et le sortir de l’eau font de cette pêche une discipline à part entière.
Le silure est aussi un poisson respecté. De nombreux pêcheurs pratiquent le « no kill », relâchant les spécimens après la capture pour préserver la ressource. Certains voient dans le silure un régulateur naturel, tandis que d’autres s’inquiètent de son impact sur la faune locale. Les études montrent cependant que, bien géré, le silure trouve sa place dans l’écosystème sans déséquilibrer les populations de poissons blancs ou de carnassiers autochtones.

Conclusion
Le silure glane, nouveau carnassier des eaux françaises, s’est imposé comme une référence incontournable pour les pêcheurs sportifs. Arrivé dans les années 1970, il a conquis rivières, fleuves et lacs, offrant des combats d’exception et une expérience unique. Que l’on pêche au posé, au leurre, au fireball ou au clonk, la traque du silure est un défi passionnant que je vous recommande, amateurs de sensations fortes. Elle nécessite patience, technique et matériel adapté, mais les sensations sont à la hauteur. Le silure, par sa taille et sa puissance, continuera devous fasciner et d’attirer toujours plus d’adeptes sur les berges françaises.