LES TECHNIQUES
DE PÊCHE EN EAU DOUCE
la
pêche du gardon dans les canaux
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PECHE
DU GARDON DANS LES CANAUX
Canal du Midi, de Bourgogne, d’Orléans, du Blavet
ou encore de la Deule, autant de canaux navigables ou non, qui constituent
aujourd’hui en France un réseau fluvial aussi dense que
diversifié et donc autant de possibilités de réaliser
de superbes bourriches, notamment de gardons.
La pêche
du gardon n’est pas une gageure difficile, dans la mesure où
ils sont présents dans toutes les rivières, étangs
et canaux de la seconde catégorie. Il est donc inutile de se
perdre en conjonctures... s’il y a une eau calme, il y a certainement
des gardons à prendre.
Dans les petits canaux navigables, de 20 à 30 mètres
de large, les poissons se tiennent généralement vers
le milieu du canal, que naviguent ou pas des péniches. Les
ports, les sas et les écluses sont des postes à privilégier
car très appréciés des gardons.
Une péniche à l’arrêt depuis plusieurs jours
est un bon coup, à n’en pas douter. Amorcez discrètement
et vous ferez pêche.
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La
pêche en canal se différencie très peu de la pêche
en étang, sauf bien entendu dans les canaux subissant des éclusées.
Il s’agit d’une pêche délicate qui nécessite
une grande précision offerte par la canne à emmanchements.
Cette pêche privilégie avant tout technicité et
finesse et les pêcheurs du nord utilisent des flotteurs droits
à grande quille (fibre, carbone ou métal) pour une meilleure
stabilité.
La plombée est divisée et étalée pour les
pêches en été, mixte ou regroupée pour l’hiver
ou tenir dans la vague et le courant.
Dans ce dernier montage, plus la pêche est difficile, plus la
masse groupée est remontée et plus l’espace entre
les cendrées sera importante. Ceci n’est possible que si
le serrage des plombs permet cela, considération à prendre
en compte au moment de la création des lignes.
Les petits canaux sans navigation.
D’une largeur de 15 à 25m, au fond souvent vaseux, ils
sont souvent une pêche intéressante et technique. Ils sont
aussi sans doute les plus aisés à aborder car leurs eaux
y sont généralement stagnantes et la pêche se rapproche
d’une pêche classique en étang.
Les lignes et l’amorce utilisées seront très similaires.
Privilégiez les postes à proximité d’herbiers
ou de nénuphars qui restent des valeurs sûres. Prenez le
temps de bien sonder votre place, du bord jusqu’à longueur
de la canne, sous le scion, puis de gauche à droite de manière
à vous faire une idée très précise du fond.
Essayez de trouver une petite cassure et pêchez juste après.
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Si le
canal forme une cuvette, en été préférez
pêcher au plus loin, si possible le long de la berge opposée.
Tentez de trouver un fond plat où vos boules d’amorce
ne risqueront pas de rouler hors de portée de votre canne.
Les gardons qui n’ont pas de peine à fouiller la vase
molle de ces petits canaux pour y déloger leur nourriture auront
vite fait de déjouer un montage trop grossier. Aussi, du côté
des lignes la finesse et la souplesse sont de rigueur.
Optez pour un flotteur effilé à quille en fer de 0,20gr
à 1gr selon la profondeur, avec un corps de ligne de 8 à
10/°°. Pour la bas de ligne, commencez par un hameçon
20 fin de fer monté sur 7/°° esché d’un
vaseux puis ajustez par la suite selon le rythme des touches et la
taille des poissons. En cas d’absence de touche, n’hésitez
pas à affiner votre bas de ligne, surtout si les eaux sont
claires, en allant jusqu’à des hameçons de 26
en 5/°°.
Dans
les canaux de moyen gabarit
Soumis à la navigation des plaisanciers et surtout des péniches,
la difficulté est un peu plus grande, due aux éclusées
et au passage répété des bateaux.
Celles-ci forment des courants invisibles en surface mais puissants
sur le fond, dont la direction varie, tout en rebondissant à
la prochaine écluse.
La pêche du gardon étant une école de la précision,
il est primordial que vous sachiez toujours si l’eau monte ou
baisse et où se trouvent précisément votre amorce
et votre esche.
Une fois le sondage réalisé, faites un repère sur
la berge qui vous permettra de toujours savoir à quel niveau
Les
flotteurs appelés, non sans hasard, «gamme Nord »
sont réapparus dans le commerce et sont idéaux : une
antenne fine mais bien visible, un corps cylindrique et une quille
courte en fer fort pour plusde stabilité.
La plombée sera sèche de manière à ce
que l’esche ne soit pas trop ballottée sur le fond :
un plomb de touche pas trop petit, un 9 ou un 10, accolé au
bas de ligne et surmonté 30cm plus haut de la masse principale
de plombs, vous permettra de réussir de belles pêches
dans la majorité des cas.
Pour
l’amorçage, le principe tapis de terre avec fouillis
de vers de vase puis amorce est tout indiqué.L’avantage
du tapis de terre de somme est dual : d’une part le nuage formé
permet dans un premier temps d’attirer le poisson sur le coup
puis dans un second temps la terre permet de garder du fouillis sur
le fond même en cas de grosses bassinées. Prévoyez
à peu près 4 litres de terre et 8 litres d’amorces
pour 3 heures de pêche. Ajoutez à votre terre quelques
gouttes d’amande amère et 100grs de fouillis environ
puis formez des boules à une main que vous lancerez dans 1m²
autour de votre scion, sans trop de précision, contrairement
à vos boules d’amorce, formées elles à
deux mains, et que vous vous efforcerez de faire tomber toutes dans
le même trou, par prudence légèrement en retrait
du scion.
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Ces autoroutes fluviales quadrillent le nord et l’est de la
France ; elles possèdent des berges rectilignes protégées
par des palplanches en fer pour limiter l’érosion des
berges. Les courants, les contre-courants, les variations importantes
de niveau d’eau, les pentes en escaliers, autant de difficultés
à surmonter pour le pêcheur de gardon.
Ce qui est vrai pour les canaux de moyen gabarit l’est aussi,
voire plus, pour ceux-là !
Prenez un grand soin à sonder votre place. Souvent profond
dès la bordure, les gardons s’abriteront ici du passage
incessant des bateaux, aussi un coup entre 4 et 6m est souvent très
payant.
Pour le tapis de terre, n’hésitez pas à couper
votre terre de somme avec de la terre de rivière, plus lourde
et collante et les former à deux mains.
Elles seront plus lourdes, leur trajectoire dans l’eau sera
plus précise et elles ne risqueront pas d’être
balayées par les courants.
L’aspect mécanique de votre amorce sera primordial.
Pour résister aux éclusées, préférez
un mélange lourd et surmouillé. Les particules ainsi
gorgées d’eau seront peu volatiles et maintiendront les
beaux gardons sur votre coup.
Après le passage d’une grosse péniche, revenez
sur votre coup de bordure, là où les poissons se seront
réfugiés et rappelez trois à cinq boulettes riches
en fouillis sur votre coup au large.
Ainsi vous laissez le temps aux poissons de revenir sur votre coup
principal au large tout en prenant quelques gardonneaux en bordure.
Aux premiers jours du printemps, ils se tiennent aux premières
marches.
Mais lorsque la température augmentera ils iront davantage
vers le milieu du canal, dans les profondeurs, là où
la température est plus fraîche.
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Les
zones oxygénées sont un petit paradis pour les gardons en
quête de nourriture en été.
Ne négligez pas les petites chutes, les remous des piles de pont,
ces abris naturels et ces courants frais sont plus intéressants
que les écluses lorsque la température est élevée.
La pêche reine dans les canaux est certainement celle du gardon,
à la seule condition évidemment de savoir déjouer
les pièges propres à chacun de ces parcours. |
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