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LA CARPE COMMUNE

c ABRI ET COUCHAGE
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origine et répartition zoogéographique de la carpe
GUIDE DU BROCHET LES PÊCHES FACILES DE LA CARPE
Ce livre est un mode d'emploi précis de la pêche de la carpe suivant les différents types parcours et les techniques conseillées afin que le pêcheur soit immédiatement efficace.
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DESCRIPTION
La carpe est certainement partout dans le monde, l’un des poissons les mieux connus même si elle présente malgré tout des variétés nombreuses et souvent très dissemblables. Elle se distingue par

  1. la forme générale du corps
  2. la présence ou l'absence d'écailles
  3. sa coloration globale

De prime abord, il n'y a rien de commun entre une carpe cuir de bohème qui rest aussi haute que longue avec une peau nue et foncée et la carpe que vous pêcherez dans la Loire et qui présente un corps allongé, fusiforme, recouvert d’écailles dorées. Pour poursuivre cette différenciation, que dire d’une carpe Koï japonaise à la livrée argentée tachée de rouge ou de noir ! Pourtant ce sont tous le même poisson et ce sont les sélections humaines qui les ont rendus si dissemblables (apparemment du moins).

  PASCALIS

Si l’on devait retenir 3 caractères distinctifs de cette espèce, ce seraient

  1. quatre barbillons à la lèvre supérieure, deux antérieurs courts, et grêles, deux postérieurs épais et bien développés
  2. un premier rayon dentelé à la nageoire dorsale (appelée scie) parce qu’il a l’aspect d’une égoïne
  3. un rayon de même nature au-devant de l’anale.

Les carpes "sauvages"
Elles ne sont en réalité que des poissons domestiqués qui se sont échappés des étangs voici maintenant plusieurs siècles.
Après plusieurs années de liberté, de pontes et de libres reproductions, ces poissons retrouvé les caractères ancestraux de leurs origines.
Ils présentent un corps ovalire et fusiforme qui leur permet de lutter contre le courant, totalment recouvert d’écailles.
Fait remarquable concernant ces poissons de rivière ou de grand fleuve, le profil de la tête se prolonge dans celui du tronc.
Un autre critère complète cette observation. Elle concerne les dimensions "géométriques " de ce poisson dont la plus grande hauteur du corps est comprise au moins trois fois dans la longueur totale sans la caudale.

Le célèbre biologiste Louis Roule distinguait même une forme particulière allongée dont la hauteur ne dépassait pas le quart de cette longueur.(Cyprinidus carpio regina). Toujours d'’après Louis Roule, une variation de volume se produirait spontanément dans la nature, dès que les poissons n’ont plus à lutter contre un courant rapide : l’extension en hauteur du corps vers le milieu du tronc sous la nageoire dorsale.
C’est la carpe bossue (Cyprinidus carpio elatus)Dès le XIème siècle (en Bohème) les pisciculteurs d’étangs sélectionnèrent très tôt des individus en fonction de caractères externes portant sur les formes, l’absence d’écailles, une peau plus épaisse, une meilleure répartition des masses musculaires.

  carpe cuir

carpe miroir   Des formes et des couleurs
La couleur est aussi un critère à prendre en ligne de compte.
Dès le Moyen-Âge on distingue déjà des carpes rosée…
Par la suite, les sélections se font de plus en plus sur les résultats d’élevage :
- meilleure croissance
- résistance aux maladies
- au froid…
Les premières carpes mises en étang développèrent certainement ce caractère, que les pisciculteurs ne manquèrent pas de remarquer afin d’obtenir plus de chair et moins d’arêtes.

Dès cette époque on cherche à rendre la tête plus courte, à augmenter la partie bossue en avant de la dorsale. Pour les écailles on cherche à les faire disparaître ou du moins à en limiter le nombre pour occasionner moins de travail en cuisine.
Les résultats de ces sélections sont
- les carpes cuir (Cyprinidus capio nudus ou coriaceus) au tégument presqu’entièrement dénudé et à peau épaisse (très recherchée en Europe centrale pour la carpe farcie)
- la  carpe miroir (Cypriniduscarpio specularis) autrefois appelée Rex Cyprinorum : la reine des carpes (celle qui figure sur les paquets d’amorces Drachko
carpe commune en aquarium

N'oublions pas qu'au Moyen Age, les croyances chrétienne imposait plus de 200 jours maigres dans l’année aux pratiquants. C'est pourquoi les moines sélectionnèrent des races de carpes adaptées aux climats particuliers et géographiques des différents pays des croyants.

Certaines descendances ont survécu jusqu’à nos jours comme les races de la Bohème (région historique une des composantes de la République tchèque avec la Moravie et une petite fraction de la Silés) de Galicie (Nord est de l'Espagne) de Franconie (région géographique et historique du centre-sud de l'Allemagne) et de Hongrie.
Au japon, les carpes Koï (appelées Hi-Koï) sont encensées et collectionnées au même titre que des tableaux de Maîtres. L’ors d’une vente aux enchères à Kyushu, en 1980, une carpe Koï a été cédée pour près de 3.000 Euros. La pisciculture ornementale japonaise à sélectionné dès le XVIII éme siècle divers types de carpes communes pour aboutir à ces joyaux à nageoires et écailles que sont ces « carpes brocart ».

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La petite histoire
Contrairement aux « poissons rouges »(carassins), les carpes ornementales n’ont pas été importées de Chine par quelques navigateurs intrépides mais proviennent d’un stock indigène japonais du lac Biwa. De nos jours les spécialistes reconnaissent environ 80 types de Koï et en 2018, plus de cent cinquante  millions de carpes Koï ont ainsi changé de propriétaires…Ces poissons sont sélectionnés avant tout pour leur composition colorée, sachant que l'ultime récompense est d ’obtenir un poisson totalement blanc argenté avec une tache rouge si possible circulaire au milieu du corps représentant l’emblème du soleil levant.

Répartition zoo géographique.
La carpe de nos rivières et nos étangs et que l'on appelle "carpe commune" passe pour un poisson indigène pour les pêcheurs français. Elle est en fait le premier d’une longue liste de poissons exotiques a avoir été introduit dans nos eaux. Comme cette introduction remonte certainement au début de l’ère chrétienne, les avis divergent beaucoup sur l’origine et la date des premières acclimatations.
Ce que l'on sait avec certitude, c'est que les Chinois pratiquaient la pisciculture voici plus de 2000 ans; on a retrouvé un traité de pisciculture antérieure à la naissance du Christ...
On imagine que les Romains l’auraient introduite sur tout le pourtour du bassin méditerranéen en provenance d’Asie Mineure. Pline l’Ancien en parle comme d’un poisson de mer parce que les carpes qui arrivaient d’Italie transitaient en bateaux après une escale à Chypre (Cyprinus ?).
Par contre ce ne serait pas Marco Polo qui, vers la fin du XIII eme siècle aurait ramené les premiers spécimens de Chine (certains auteurs affirment qu'il n'y aurait jamais posé les pieds...). Quoi qu'il en soit vers 1245, un moine franciscain, Jean de Plan Carpin était revenu de l’Empire du Milieu avec des carpes dans les cales de son bateau... Comme il fallait bien changé l'eau douce de temps en temps aux escales, quelques poissons auraient accidentellement quittés les bacs pour retrouver leur liberté. Une explication comme une autre !

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A lumière de travaux scientifiques récents, il semblerait que la carpe est une espèce endémique à toute la zone tempérée d’Asie, depuis l’est du Caucase jusqu’au Japon.
On distingue ainsi 4 sous espèces d’origine 

  1. Cyprinus carpio carpio pour l’Asi mineure et les régions bordant la mer noire
  2. Cyprinidus carpio aralensis pour les carpes d’Asie centrale
  3. Cyprinidis carpio haematopterus pour les carpes de Chine et d’Extrème d’Orient (Japon).
  4. Cyprinidus viridiviolaceus pour la sous espèce du Nord Vietnam

Ainsi MARCO Polo ou avant lui Dom Carpin, ont peut-être, en ramenant des carpes de la sous espèce chinoise donné un nouvel essor à la carpiliculture européenne qui élevait déjà depuis plusieurs siècles, en étangs, des carpes « transcaucasiennes » et d’Asie mineure, que des acclimatations successives avaient amenées au cœur de l’Empire romain puis chrétien.

Au moyen Age la carpe semblait déjà très commune en France, puisque les chroniqueurs de l’époque nous relatent qu’en 1328, dans le festin donné par la ville de Reims à l’occasion du sacre de Philippe de Valois et de Jeanne de Bourgogne il fut servi 2619 carpes (serait-ce l’origine erronée de « carpe royale »).

En Australie, où l’introduction de ce poisson est encore plus récente, son invasion dans les eaux douces fait figure de catastrophe écologique, tout comme le lapin au siècle dernier.Le pêcheur sportif qui prendrait dans une rivière ou un lac une carpe et la remettrait à l’eau est passif dans ce pays d’une  amende de plus de 2000 dollars. Nous sommes bien loin du « carp fishing » à l’anglaise ou à la française…
Dans les pages suivantes, vous trouverez plusieurs dossiers sur les différentes pêches de la carpe. Les méthodes anciennes, classiques et modernes avec l’apport d'expériences des anglais qui ont réellement boosté la pêche de la carpe de nuit.

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