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LES TECHNIQUES DE PÊCHE EN EAU DOUCE

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Récit du premier record de France du silure.Titre homologue par : Le pêcheur de France - La pêche et les Poissons - Carpe record - VMC

RECIT D'UN RECORD MEMORABLE
L'approche de la pêche du silure aux vers canadiens, n'est pas à proprementparler une pratique à m'apporter quelques satisfactions techniques.
Trop rustique comme procédé.

Certainement très pêchante, puisque les résultats obtenus et les records enregistrès sont là pour témoigner de son efficacité. Mais le pêcheur à la mouche que je suis également, ne retrouve pas la grâce et l'harmonie de la gestuelle.
Je ne ressens pas non plus l'incertidude de la pêche au mort manié, l'approche discrète de la traque du poisson et l'émotion de la lutte incertaine.
En cette année 2000, un changement de tactiques et de méthodes me semble donc utile

Faut-il supposer que les silures ont de la mémoire ?
Les plus gros ont été tellement sollicites sur ces parcours, qu'ils me donnent le sentiment de savoir différencier le vrai du faux !
Olivier Couderc, pêche le silure en Seine et il est en vacances dans la région.
Nous décidons de faire ensemble une session vers St Gilles.
Materiel léger, évidemment performant, mais surtout peu encombrant.
Olivier tentera sa chance au mort manié sur une ARMALITE de 9 pieds,
réalisée par Christophe Lacaze, une tresse Fayer Line en 25/100 équipera
le moulinet Daïwa BG 30.


Quand à moi j'affectionne plus particulièrement la traque au streamer.
J'utilise donc une canne Silurus de Kevin Maddoks, la tresse Nacrilan en 36 livres remplie le même moulinet que celui d'Olivier.
Le pignon surdimensionné nous semble parfaitement adaptéà nos tactiques de pêche.
Au lever du jour nous sommes sur une première fosse de 14 mètres.


Nous peignons de long en large le poste… sans obtenir de résultat.
Le parachute ralentissant correctement nos passes, (apres deux très passages en dérive), nous estimons que nous sommes dans le bon secteur, même si la pêche reste infructueuse...
Soudain départ pour Olivier : un petit sandre qui retournera à l'eau..
Nous recherchons d'autrès postes, plus en amont, mais le vent est cette fois-ci défavorable.
Nouveau départ pour Olivier qui fait un autre sandre : 72 cm pour 3,300 kg.
Notre dîner est acquis après une courte lutte.
De mon côté je fais un silure de 1.59m.
C'est un début...


Le vent se lève peu à peu, et malgré le parachute nous dérivons trop vite.
Notre ratissage n'est plus aussi efficace, aussi nous décidons de redescendre vers l'écluse de St Gilles, après le virage nous serons abrités du vent. Mon streamer me semble bien attractif.
Je le fais évoluer à 30 - 50 cm du fond en douces et brêves tirées.
Trois tractées rapides, une autre plus ample et plus longue… toujours rien
.
Une fois encore c'est Olivier qui a une attaque.
Cette fois-ci c'est bien un silure.
Il se bat bien, mais Olivier est tranquille comme Baptiste et il connaît la chanson.
Tractions, relâchements, pompages, decompressions… tout l'inventaire y passe, la canne se plie dangereusement mais elle ne rompt pas.

Le poisson monte en surface…

Moments d'intenses emotionsque cette première apparition.
Le poisson fait plus du mètre cinquante, c'est certain.
Au bout de 5 minutes de lutte, le silure rend définitivement les armes.
Olivier le cueille à la main et le mêne au lasso.
Une petite plage nous accueille pour les mensurations :1,75 mètre pour 36 kilos

Puisque le mort manié est plus prolifique... il est inutile de s'entêter!
J'abandonne mon streamer et décide de pêcher à la verticale, une nouvelle technique venue des Pays Bas (nous sommes en été 2000).
Je change le Shad par un gardon de 12 cm équipé une tête plombée de 18 grammes.Ce qui l'est moins, ce sont les hameçons VMC 9000 BK numéro 4 dont un "voleur".
J'ai décidé de pêcher simple mais surtout discret.
Le silure n'a pas une vue extraordinaire, bien au contraire, mais c'est surtout la ductilite du montage qui m'intéresse. Immédiatement je touche correctement le fond, entre douze et quatorze mètres.
Lorsque je sens ma chevrotine heurter sourdement la vase, j'opère quelques légers relevés, suivis d'une dérobade rapide en diagonale.
Je reviens sur la zone de fuite et j'anime par d'infimes contacts avec le fond.
Je fais quelques arrêts, suivis de loopings et de demi-tours.
Soudain... Une pose plus appuyée qui ne revient pas…
C 'est la touche typique d'un gros silure… je ferre !
Rien ne bouge après le ferrage immediat, ample et souple à la fois ;

Ne pas affoler le poisson qui ne sait pas encore vraiment ce qui se passe.
Olivier remonte sa canne et ôte tout ce qui pourrait enrayer la lutte prochaine.
Un coup de tête... le poisson vient de comprendre qu'il se passait quelque chose d'anormal. C'est partit, il file vers la fosse, dans le virage, et se tanque carrément sur le fond pendant de longues minutes
Puis il remonte puissamment le courant, nous remorquant derrière.
Sa force tranquille m'impressionne.
Phénomenal, ce silure, il tracte plus de 200 kilos sans sourciller!


Il est trop gros, trop lourd, trop fort pour mon montage.
Au moindre coup de tete il va tout casser ou se decrocher!

Ne pas l'affoler, surtout ne pas l'affoler, la trèsse en 36 livres ne résisterait pas.
Le frein du moulinet chante un peu, alors du pouce je modère doucement l'ardeur du poisson et lentement je reprends un peu de longueur de fil.
Il vient bien et lentement, il remonte du fond.
Mon repère à cinq mètres apparaît graduellement;
Mefiance, il va voir la lumiere du jour…
Je dois impérativement bouleverser l'action naturelle de sa vessie natatoire et ainsi l'épuiser, mais toujours, surtout, ne pas l'affoler.
Il remonte, il revient ; Il tente de passer sous la barque.
Je plonge les ¾ de ma canne dans l'eau pour éviter la casse et je tourne en même temps que lui.
Ça marche mais j'ai quelques sueurs froides.

Puissamment il se dirige vers les arbres morts de la berge.
Il est fondamental de ne pas tirer trop fort, de le brider doucement, lentement.
Olivier remet le moteur en marche et nous devions sa course graduellement.
Bizarrement, "il nous suit comme un toutou suit son maître".
Apres 23 minutes de combat et quelques ruades tranquilles " mon taureau de Camargue " rend les armes, vaincu mais surtout étourdi par les quelques ascenseurs qu'il vient d'effectuer.
Nous le mettons en laisse et retournons à la petite plagette de tout à l'heure,
mais cette fois la séance n'est plus aussi simple.




Le silure est long, lourd, adipeux.
Il nous glisse entre les bras et il est impossible de le soulever à deux, tellement il est énorme.
A chaque tentative nous nous enfonçons jusqu'aux cuisses dans le limon boueux.
Il glisse et nous échappe.
Nous nous octroyons un moment de répit.
Il reprend son souffle… nous aussi.

Avec le portable nous alertons le détaillant d'articles de pêche de St Gilles et lui donnons les mesures de ce qui peut l'être :
Longueur 2,26 mètres et 116 cm de "tour de poitrine".
Pour le poids nous l'estimons raisonnablement à 85-90 kilos.
Christian Bastid, recordman de France du silure 1998 et pisciculteur en Camargue, nous confiera plus tard qu'il devait certainement être plus proche des 100 kilos.

Comment faire pour homologuer ma prise extraordinaire car nous ne disposons pas sur place du materiel nécessaire pour une aussi grosse capture.
ll y a bien la cale à Pierrot plus en aval, à deux heures de bateau en y allant doucement. Il dispose d'une bascule qui pourrait faire l'affaire, mais ce voyage risque de blesser mortellement mon trophée ?

Ce qui est certain, c'est que ce silure, est le plus gros poisson de l'année et qu'il doit être certainement le record de France !
Devons-nous tenter l'aventure et risquer de mutiler notre courageux adversaire ou pire peut-être ?
Avec Olivier nous contemplons une fois encore ce magnifique silure.
D'un regard complice, nous sommes evidemment d'accord....
Il retournera au Rhône.

Instants inoubliables que ceux que nous vivons, lorsque,avec mille précautions, nous lui rendons sa liberté...
Alors, sereinement, majestueusement, il plonge dans les eaux sombres du fleuve.
La recompense de mon orgueil de pêcheur est cette liberté rendue
!

 


Comment se rendre sur le parcours
A St Gilles, prenez la direction d’Arles par la N 572.
Apres le nouveau pont qui enjambe le fleuve, faites encore 600 mètres et prenez immediatement la petite route qui passe à proximite de l’hôtel.
Poursuivez toujours sur votre gauche, en revenant sur vos pas et arrêtez votre vehicule sous l’ancien pont aux lames de bois.
C’est ici que vous pourrez mettre votre embarcation à l’eau
ou pêcher du bord.


Après visualisation des photos ainsi que des mensurations fournies et des témoinages d'Olivier Couderc et de Christian Bastid, ce record de France a été officiellement homologué par la FD du Gard - Le pêcheur de France - La pêche et les Poissons - Pêche Record et Carpe Record

Apres la publication de ce récit et l'homologation officielle de ce record, ce parcours deviendra la zone de France la plus pêchée par les spécialistes de la discipline et les records se succéderont, dont celui de Sébastien Delabre avec un silure de 273 cm pour 130 kilos !



ARTICLE MIDI LIBRE (juin 2001)
Le Petit Rhône sourit aux audacieux, et surtout à notre rédacteur Daniel LAURENT.
Il avait l'année passée obtenu le titre officiel de recordman de France du silure en capturant un specimen de 2,26 m pour 85 kilos
Mais puisqu'un record est fait pour être battu, il tentait de nouveau sa chance sur le Petit Rhône, cet été encore avec Olivier Couderc
Dans un des nombreux méandres de ce fleuve difficile, ils avaient repéréà force de patience et d'observations, un autre géant.
Malgré des approches expertes et discrêtes, le " monstre " a dédaigne toutes leurs tentatives.
Echec ?
A moitié seulement... car Daniel Laurent a réussit une nouvelle performance en capturant en moins de 90 minutes, trois magnifiques silures : 1,30 m, 1,45 m et 1,75 m... Soit un peu plus de 150 kilos dans un laps de temps relativement court et sur ce fleuve capricieux et difficile à prospecter.
Une pêche au manié aux resultats étonnants qui fait référence chez les amateurs de cette discipline, qui savent par expérience, que le Petit Rhône reste l'un des parcours de France le plus compliquéà lire et qu'il est loin d'avoir encore livré tous ses secrets.


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